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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:03

Avant de vous parler de notre troisième sous-secrétaire, je ne veux pas passer sous silence un curieux bonhomme quoiqu’il n’ait aucune implication dans l’affaire.

 

Non, il fut tout simplement un curieux personnage qu’on a complètement oublié, enfin pas complètement mais on a pas tout les jours l’occasion de se référer à son nom  et c’est peut-être dommage.

 

Durant la guerre, quand ils firent leur entrée dans la mêlée, les américains installèrent près de Brest un gigantesque camp de débarquement sur les lieux abandonnés d’un ancien casernement à Pontanézen. Ce camp était immense et comportait toutes les installations qui pouvaient servir à l’attente de milliers de soldats pour leurs affectations au front.

 

Ce camp fut dirigé par le général des Marines Smedley Butler. Et oui, bien que hautement compétant , il ne se vit rien confier d’autre qu’une tâche de rond de cuir. Mais il avait un caractère épouvantable : à cette époque, ses supérieurs le considéraient comme « inutilisable ». Son passé à cette époque , celui d’un excellent baroudeur du type Marines, il avait fait touts les coups où les E.U. s’étaient engagés dans les Républiques d’Amérique du Sud (des épisodes pas très connus). Il disait textuellement : « J’étais un racketteur. J’ai violé une demi-douzaine de Républiques Sud-Américaines au profit de Wall Street. » Aveux effrayant et plutôt révélateur de ce qu’ont toujours été les politiques étatsuniennes.

 

A la fin de sa vie, il fut un pacisiste et un  antifasciste virulent à tel point que s’étant moqué de Mussolini, il fut à deux doigts d’être traduit devant la Cour Martiale.

 

Les opposants à la politique de Roosevelt l’ayant choisi pour monter un complot qui l’aurait chassé celui-ci de la Maison Blanche, Butler n’hésita à dénoncer ce complot devant le Congrès.

 

Butler ne fut pas si oublié que cela : durant la vague de pacifisme qui déferla sur la jeunesse durant la guerre du Vietnam, ses discours et ses écrits servirent souvent de bible à nombre d’esprits clairvoyants.

 

Il me paraît important que vous lisiez un extrait de ce discours  prononcé en 1933.
 

« La Guerre n'est qu'une forme de racket. La meilleure définition d'un racket est, je crois, quelque chose qui prétend être ce qu'il n'est pas au yeux de la majorité des gens et qu'il n'y a qu'un petit groupe qui sache vraiment de quoi il s'agit. Un racket est exécuté pour le bien de quelques uns et au dépens de la majorité.
Je crois en une défense de nos frontières et rien d'autre. Si un pays nous attaque, alors nous devons nous défendre. Le problème avec l'Amérique est que lorsque le dollar ne rapporte que 6 % ici, alors on devient nerveux et on part à l'étranger pour obtenir 100%. Le dollar est ensuite suivi par le drapeau, et le drapeau par des soldats. Je ne retournerais pas de nouveau à la guerre, comme je l'ai déjà fait, pour défendre quelque minable investissement de banquier. Il n'y a que deux choses pour lesquelles nous devrions nous battre. La première est la défense de nos foyers et l'autre est pour les Déclaration des Droits (Bill of Rights). La guerre pour toute autre raison est tout simplement un racket. Le gang militaire est tout à fait conscient de tout ce qu'il y a derrière ce racket. Il a les hommes pour pointer du doigt les coupables, les muscles pour éliminer les ennemis, les cerveaux pour préparer les plans d'invasion, et un Big Boss sous la forme d'un Capitalisme Super-Nationaliste.
Il peut paraitre étrange pour un militaire comme moi de faire de telles affirmations. Mais le vérité m'y pousse. J'ai passé trente trois ans et quatre mois au service des Marines. J'ai servi à tous les echelons, de Lieutenant à Général-Major. Et durant cette période, j'ai passé la plus grande partie de mon temps à être le "monsieur muscles" pour les milieux d'affaires, pour Wall Street et pour les banquiers. Bref, j'étais un racketeur, un gangster au service du capitalisme. A cette époque j'avais seulement des soupçons de faire partie du racket. A présent j'en suis sûr. Comme tous les membres de la profession militaire, je n'ai jamais eu de pensée autonome avant que je ne quitte le service. Mes facultés mentales étaient paralysées tandis que j'obéissais aux ordres de mes supérieurs. Ceci est caractéristique de tous les militaires. J'ai contribué à rendre Mexico, particulièrement Tampico, un lieu sûr pour les intérets pétroliers américains en 1914. J'ai contribué à rendre Haiti et Cuba un lieu décent pour les gars de National City Bank afin qu'ils puissent ramasser leurs profits. J'ai contribué au viol d'une demi-douzaine de pays d'Amérique centrale pour le bien de Wall Street.
L'histoire de ces rackets est longue. J'ai aidé à purifier le Nicaragua pour la banque internationale Brown Brothers de 1909 à 1912. J'ai apporté la lumière à la République Dominicaine pour le bien de l'industrie sucrière Américaine en 1916. En Chine, j'ai veillé à ce que Standard Oil (ESSO) puisse mener ses affaires en toute tranquillité. Pendant toutes ces années j'ai eu, comme diraient certains, un racket d'enfer. En regardant en arrière, j'ai l'impression que j'aurais pu donner des leçons à Al Capone. Au mieux, lui il opérait dans trois villes. Moi, j'opérais sur trois continents ».

 

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