Bon, et bien les enfants, c'est un peu au jour le jour.
Et je voudrai vous dire ce que j'ai pensé à propos d'Edouard d'Alton.
Mais, au paravent (il est encore chinois, celui-là) je dois m'adresser à Madame Langelier.
Non, je n'ai absolument pas changé d'avis. Et je ne change pas un iota de mon billet que vous citez. Et je n'ai pas une seconde approuvé la direction que vous avez prise depuis vos conversations avec les petits-fils. Pour moi, vouloir changer les dates ne mène à rien.
Me citer abondement ne fera croire à personne que j'aurais pensé de quelque manière que ce fut, qu'on pouvait oublier ce que tout le monde a vu dans le reportage de Pierre Desgraupes, le scellé, avec cachet de cire et ficelle ad hoc, du bordereau du télégramme envoyé par Quéméneur à Pouliquen dans la soirée du 24 mai. Et qu'on ne me dise pas qu'il s'agit d'une mise en scène, façon animation à la con dans l’émission de France 2. Je n'y croirai pas.
Et que tous ces témoins aient fait erreur sur les dates ! Absolument pas réaliste. Dans l'hypothèse d'un second voyage, il y a tellement d’aléas à éviter, tellement de complications à résoudre, qu'il parait tout de suite inenvisageable que cela fut à la porté d'un type comme Seznec.
Que les petits- fils aient ça dans l'idée, c'est juste bien gentil, mais qu'une journaliste gobe le tout, c'est franchement pas du boulot de journaliste...
Et m'utiliser en détournant mon silence me reste en travers de la gorge.
Bon. Et comme tout ça me déplaît, je passe à autre chose.
Edouard d'Alton, ce bon Edouard...
S'il n'avait fait que ses giries en bijoux, dentelles et matos agricole. Je l'aurai regardé avec un franche rigolade. Mais, vous l'avez compris, il y a plus. Depuis que j'ai retrouvé (merci Thierry Lefèvre) l'annonce du Dalton qui vend des écrémeuses par cent à Rennes, je me suis rendu compte que dans la même page du Ouest Eclair , on trouve Vacquié qui recevra à Rennes, pour poste régional, les candidats à se faire arnaquer de 50 000 francs.
Ces deux rigolos partageaient non seulement les mêmes adresses à Paris et Belle Banlieue mais aussi les mêmes voyages dans la capitale bretonne.
Donc, ça se confirme : deux potes qui avaient dû se connaître à Nice, en voisinage de cellule ou en partage d'apero au comptoir d'un bar d' hôtel super-classe. Deux potes qui se retrouvent à Paris et partagent les locaux pour donner adresse à leurs magouilles, l'un dans la banque bancale, l'autre dans la mécanique volante de la voiture et la moissonneuse-batteuse.
D'Alton, en 1932, s’associe avec deux autres mecs pour fonder "Acoustique et Radio" un machin qui vend ou fabrique de la TSF et l'un de ses associé, Marcel Chevrier, pourrait être celui qui volait ses parents dès 1923. Et je ne résiste pas de vous citer cette annonce ou un pauvre couple pleure en découvrant les billets qui s'envolent et la cupidité du gamin. En effet, elle est juste sous un entrefilet révélant l'une des premières activités de Maurice Privat. Encore de la poésie...
Oui, bon. Ce qui a retenu mon regard sur Edouard, c'est ce qu'il fait avec les bagnoles. Attention, pas du trafic de cadillac pourries mais de la voiture neuve, et de luxe. "Je les vole et je les revend, mais je les vole le plus souvent en les payant au concessionnaire avec un chèque sans provision"; C'est vrai qu'avec un titre de comte, un belle flopée d'ancêtres qui peuplent les colonnes du Larousse, c'est moins fatiguant côté crédibilité.
Alors, ça fait quand même penser à un autre trafic, non ?
Et une hypothèse que j'avais mise au rancard, sous prétexte qu'elle manquait d'assises, refait surface: l'idée à Quéméneur d'inventer la vente de cadillac, elle aurait été suggérée par quelqu'un de la bande à Vacquié ( c'est un peu Hervé qui m'a fait penser comme ça) à un moment où le Quéméneur , il aurait dit qu'il voyait bien les dollars en aide à ses projets directoriaux, mais qu'il savait pas comment faire...
Ouai, cette hypothèse,il faudrait voir à la retravailler un peu...
Allez, les enfants voilà vos images.
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