Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 16:21

Bon, et bien les enfants, c'est un peu au jour le jour.

Et je voudrai vous dire ce que j'ai pensé  à propos d'Edouard d'Alton.

 

 

Mais, au paravent (il est encore chinois, celui-là) je dois m'adresser à Madame Langelier.

Non, je n'ai absolument pas changé d'avis. Et je ne change pas un iota de mon billet que vous citez. Et je n'ai pas une seconde approuvé la direction que vous avez prise depuis vos conversations avec les petits-fils. Pour moi, vouloir changer les dates ne mène à rien. 

Me citer abondement ne fera croire à personne que j'aurais pensé de quelque manière que ce fut, qu'on pouvait oublier ce que tout le monde a vu dans le reportage de Pierre Desgraupes, le scellé, avec cachet de cire et ficelle ad hoc, du bordereau du télégramme envoyé par Quéméneur à Pouliquen dans la soirée du 24 mai. Et qu'on ne me dise pas qu'il s'agit d'une mise en scène, façon animation à la con dans l’émission de France 2. Je n'y croirai pas.

Et que tous ces témoins aient fait erreur sur les dates !  Absolument pas réaliste. Dans l'hypothèse d'un second voyage, il y a tellement d’aléas à éviter, tellement de complications à résoudre, qu'il parait tout de suite inenvisageable que cela fut à la porté d'un type comme Seznec.

Que les petits- fils aient ça dans l'idée, c'est juste bien gentil, mais qu'une journaliste gobe le tout, c'est franchement pas du boulot de journaliste...

Et m'utiliser en détournant mon silence me reste en travers de la gorge.

 

 

 

Bon. Et comme tout ça me déplaît, je passe à autre chose.

Edouard d'Alton, ce bon Edouard...

S'il n'avait fait que ses giries en bijoux, dentelles et matos agricole. Je l'aurai regardé avec un franche rigolade. Mais, vous l'avez compris, il y a plus. Depuis que j'ai retrouvé (merci Thierry Lefèvre) l'annonce du Dalton qui vend des écrémeuses par cent à Rennes, je me suis rendu compte que dans la même page du Ouest Eclair , on trouve Vacquié qui recevra à Rennes, pour poste régional, les candidats à se faire arnaquer de 50 000 francs.

Ces deux rigolos partageaient non seulement les mêmes adresses à Paris et Belle Banlieue mais aussi les mêmes voyages dans la capitale bretonne. 

Donc, ça se confirme : deux potes qui avaient dû se connaître à Nice, en voisinage de cellule ou en partage d'apero au comptoir d'un bar d' hôtel super-classe. Deux potes qui se retrouvent à Paris et partagent les locaux pour donner adresse à leurs magouilles, l'un dans la banque bancale, l'autre dans la mécanique volante de la voiture et la moissonneuse-batteuse. 

D'Alton, en 1932, s’associe avec deux autres mecs pour fonder "Acoustique et Radio" un machin qui vend ou fabrique de la TSF et l'un de ses associé, Marcel Chevrier, pourrait être celui qui volait ses parents dès 1923. Et je ne résiste pas de vous citer cette annonce ou un pauvre couple pleure en découvrant les billets qui s'envolent et la cupidité du gamin. En effet, elle est juste sous un entrefilet révélant l'une des premières activités de Maurice Privat. Encore de la poésie...

 

Oui, bon. Ce qui a retenu mon regard sur Edouard, c'est ce qu'il fait avec les bagnoles. Attention, pas du trafic de cadillac pourries mais de la voiture neuve, et de luxe. "Je les vole et je les revend, mais je les vole le plus souvent en les payant au concessionnaire avec un chèque sans provision"; C'est vrai qu'avec un titre de comte, un belle flopée d'ancêtres qui peuplent les colonnes du Larousse, c'est moins fatiguant côté crédibilité. 

Alors, ça fait quand même penser à un autre trafic, non ?

Et une hypothèse que j'avais mise au rancard, sous prétexte qu'elle manquait d'assises, refait surface: l'idée à Quéméneur d'inventer la vente de cadillac, elle aurait été suggérée par quelqu'un de la bande à Vacquié ( c'est un peu Hervé qui m'a fait penser comme ça) à un moment où le Quéméneur , il aurait dit qu'il voyait bien les dollars en aide à ses projets directoriaux, mais qu'il savait pas comment faire...

Ouai, cette hypothèse,il faudrait voir à la retravailler un peu...

Allez, les enfants voilà vos images.

 

 

.  

Ouest Eclair 6.10.1922
aussi ouest eclair 6.10.1922
Le Petit Journal 7.2.1925
Le Matin 8.06.1924
Le Petit Parisien 1.12.1927
Paris Soir 1.12.1927

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
Bonjour à tous.<br /> <br /> Pour cette question des Bollon et autres Savey et Randoin, il y a effectivement des pistes intéressantes, mais je pense qu'il faut faire attention aux conclusions trop rapides.<br /> <br /> Je me fais l'avocat du diable, mais le fait d'être né à 40 km d'Annecy ne suppose pas forcément qu'on ait des liens avec telle ou telle personne d'Annecy... il serait intéressant de savoir quand M. Bollon a quitté la Savoie (il n'était pas en Haute-Savoie).<br /> J'aurai sans doute accès ce week-end à des éléments sur les garages d'Annecy circa 1923, j'essaierai de trouver quelque chose.<br /> Quoi qu'il e soit, si cette piste se concrétisait, elle irait à mon avis davantage dans un sens d'une relation Bollon/Seznec que dans le sens d'une relation Bollon/Quéméner.
Répondre
T
Bonjour JM,<br /> <br /> Loin de moi l'idée de tirer des conclusions, rapides ou pas, je n'évoque que des éléments qui peuvent être des pistes de recherche.<br /> <br /> Une chose est sûre, Seznec fréquentait les camps de stocks américains, y compris les camps de la capitale ; On peut présumer que Savey également, en tant que chef d'atelier du centre d'approvisionnement matériel automobile de Paris, quand à Bollon, mécanicien et loueur de voitures, au vu des annonces qu'il faisait paraitre dès 1916, on peut le penser aussi.<br /> <br /> Coïncidence, ou pas, je note dans l'Indicateur de Savoie du 30 septembre 1905 mention d'un accident d'automobile à Seynod (5 km d'Anncey) survenu à Rodolphe Müller revenant de Genève et se rendant à Aix-les-Bains, marchand d'automobiles 8 rue Labié à Paris.<br /> <br /> En 1898 au 8 rue Labié, une dame Charbonneau, séparée de biens de son époux Octave Philippon, fabricante d'automobiles, est déclarée en faillite ; Les deux époux seront de nouveaux déclarés en faillite en 1916 alors qu'ils exploitent une usine de carrosserie automobile à Neuilly-sur-Seine.<br /> <br /> D'après son RM, Bollon est arrivé à Paris vers 1903, il résidait alors avenue de Malakoff.<br /> <br /> Certes, être nés à 40 kms l'un de l'autre ne signifie pas que Savey et Bollon se connaissaient, mais deux savoyards qui se rencontrent dans les camps de stocks américains à Paris pouvaient avoir des choses à se dire... et je vous rejoins sur la probabilité d'une relation Bollon/Seznec plutôt que Bollon/Quéméner.
T
Bonjour,<br /> <br /> Je pensais avoir trouvé l'auteur de la fameuse annonce parue en 1922 mais je viens de découvrir que le Bollon d'Azérables était encore cimentier en 1911. Je me suis donc remis à chercher et j'ai trouvé le bon Georges Bollon, né en 1882 en Savoie (à une quarantaine de kilomètres d'Annecy), mécanicien domicilié au 8 rue Labié en 1908, loueur de voitures à la même adresse dès 1913 ; Une de ses sœurs s'est mariée en 1914 avec un allemand, employé de banque, domicilié 34 rue Taitbout puis 39 rue de Constantinople.
Répondre
T
Randoin à Annecy, c'est bien là où je voulais en venir. Il y a dans chaque mensonge, dit-on, une part de vérité ; je me suis toujours demandé d'où Seznec avait sorti la rue du Pasquier à Annecy car il existe bien une rue du Pâquier dans cette ville, mais aucune trace d'un Randoin dans la presse ancienne. Par contre, dans le Petit Dauphinois du 23 septembre 1927, la gendarmerie de Chambéry transfère à Annecy Émile Savey, 35 ans, ancien garagiste à Annecy, sous le coup d'un mandat d'arrêt du juge d'instruction de cette ville pour abus de confiance. Dans le même journal mais du 3 avril 1924, la gendarmerie d'Ugine arrête François Savez 32 ans, recherché par le parquet de Lyon pour abus de confiance. François Émile Savey est né en 1892 en Savoie, n°39 classe 1912, son RM s'étale sur 5 pages ; en 1918 il est versé chef d'atelier du centre d'approvisionnement matériel automobile de Paris. Sans preuve, on ne peut que supposer que Bollon Savey et Seznec ont pu se rencontrer au Champ-de-Mars en 1919 et que c'est de là qu'est partie l'affaire mirobolante des Cadillac...
S
Faut-il rapprocher Bollon de Bosson à qui Seznec prétend avoir vendu une voiture en 1919, achetée à un garagiste Randoin justement d' Annecy ? Vous pouvez retrouver cela dans Rouz, page 56. Que donnent les recherches sur les adresses ?
J
Comme quoi ce Monsieur d’Alton déménageait beaucoup !<br /> <br /> En fait, je n’ai jamais réussi à retrouver la condamnation dans l’affaire BPC, on aurait vu un peu plus clair dans les responsabilités... <br /> Par exemple je ne sais pas si BdH était finalement complice ou victime...
Répondre
J
En fait j’avais lu un jour, dans un article qu’il faudrait que je recherche dans la presse de l’epoque, qu’il était fort surpris de l’arrestation de son patron et qu’il errait dans les locaux de l’avenue du Maine perquisitionnés. En tout cas il n’avait pas été arrêté à ce moment là.<br /> Ne serait il pas possible qu’il ait été installé par sa famille et qu’ensuite il ait été la dupe de V. ?
S
Pour retrouver cela, il faudrait consulter les archives de la correctionnelle. Or, je n'ai pas vraiment situé où elles se trouvaient. De plus, j'ai cru comprendre récemment que tous ces dossiers étaient passés au pilon....Il ne nous reste que les articles de Presse. Et des dossiers de police aux Archives Nationales. Que je ne suis toujours pas allé consulter....<br /> <br /> Beyssère des Horts aurait ouvert une banque à Landerneau. Je n'ai jamais trouvé mention d'une quelconque activité de cette banque en dehors de ce qu'en dit Vacquié et quelques articles qui reproduisent ces propos. On peut penser que cette banque a existé réellement et , qu'au bout de quelques mois, Beyssère a trouvé plus lucratif d'en confier les "actions" à Vacquié. Ce qui me parle plus, c'est que la famille Beyssère, qui existe, ne mentionne pas ce membre dans les nobiliaires de l'époque. Rejeté pour "banditisme" ?<br /> Pour moi, il aurait été complice.
J
Et une seconde question : j'ai, tout comme vous, je pense, fait de longues recherches à propos de Georges Bollon (avec diverses orthographes dont Bolton) mais je n'ai rien trouvé qui le lie à une quelconque malversation. Avez-vous des éléments à ce propos ? ou doit-on considérer que c'était un commerçant ayant pignon sur rue et n'ayant pas trempé dans des affaires louches ? les différentes annonces que j'ai vues me laissent penser à une activité professionnelle cohérente et pérenne, et donc à la première hypothèse.
Répondre
T
Certes, Bollon n'apparait dans aucune affaire délictueuse, en était-il pour autant honnête ? Du 8 rue Labié au 121 rue Perronet en passant par le 33 rue Sainte-Foy, il est resté dans le secteur de Paris et Neuilly depuis 1907 au moins, toujours dans les voitures. Il serait étonnant qu'il n'ait pas fréquenté les stocks américains comme celui du Champs de Mars au sortir de la guerre ; Après qu'il eut affirmé ne pas connaitre Quéméner, la police à l'époque n'a pas jugé utile de poursuivre les investigations à son encontre...
S
L'allée Borghèse et non villa était à deux pas de la deuxième adresse de Bollon, rue Perronnet mais on est en 1927 -1932.
J
Merci beaucoup<br /> <br /> J’etais au courant pour la villa Borghèse qui était en fait à l’époque une maison de santé, la maison de santé Lange.<br /> <br /> <br /> J’ignorais qu’il y avait une avenue de Neuilly à Neuilly, c’est assez original !
S
je viens de vérifier : l'avenue de Neuilly était l'actuelle avenue Charles de Gaulle.
S
Bonjour JM<br /> Oui, d'Alton a habité Neuilly en 1927 et 1932, d'après ce que j'ai trouvé dans la presse, avenue de Neuilly ( à vérifier son existence à cette époque) et villa Borghèse ( je me rend compte que j'ai oublié de mettre les coupures concernant "acoustique et radio")<br /> D'un autre côté, je n'ai de connaissance sur Bollon que par ce qui a été dit sur lui dans les blogs, forums et livres. Donc rien de bien nouveau...
J
Bonjour Messieurs.<br /> <br /> Ces éléments factuels font mes délices. J'ai une question pour Thierry : pourquoi pensez-vous d'Alton domicilié à Neuilly non loin de chez M. Bollon ? j'avais fait quelques recherches il y a des années et je croyais que d'Alton avait habité Meudon puis Clichy.
Répondre
T
Bonjour,<br /> <br /> La période d'entre deux guerres était décidément propice aux arnaques et le d'Alton résidait donc en 1927 à Neuilly-sur-Seine, non loin de chez Bollon ; la recherche par adresses permet de découvrir parfois des coïncidences troublantes... mais est-ce que ce sont bien des coïncidences ?
Répondre
S
Merci de m'avoir fait entrevoir ce détail qui est peut-être plus que cela...

Présentation

  • : Affaire de cadillac
  • : Histoire d'y voire un peu plus claire dans la disparition de Pierre Quemeneur et dans la condamnation de Guillaume Seznec
  • Contact

Recherche

Liens